samedi 17 novembre 2012

L’Islam pour les nulles 

Belle rencontre à Tunis avec un journaliste-philosophe-militant  à la matière grise tellement bien foutue qu’en l’écoutant mon cerveau s’est mis à faire de la muscu. Ce jeune monsieur aurait pu choisir de vivre en mode bobo dans notre beau pays mais il a préféré rentrer en Tunisie pour participer activement à la construction de son pays. Sauf qu’il est interdit de chantier lui et son cerveau bien construit.  

Lui : - Les islamistes ont tendance à nous présenter une opinion d’un vénérable cheikh ou imam du 14ème siècle comme parole révélée. Or non. C’est son interprétation des textes du Coran. Les islamistes donnent de l’autorité à des cheikhs qui ont été parfois vénérables mais le temps a passé.


Moi : - Et aujourd’hui comment faut-il interpréter le Coran ?


Lui : - Il faut utiliser des moyens d’interprétations différents, il faut utiliser les sciences nouvelles : utiliser la sémantique, la linguistique, la sémiologie…


Moi : - Je chercherai les définitions dans le dico…


Lui : - Ce sont des sciences du 20ème siècle fondées en Europe qui ont été utilisées pour l’interprétation des textes. Déjà  il faut  considérer le Coran comme un texte. Sur ce point il y a divergence. Le Coran est un texte. 


Moi : - Qui dit que c’est pas un texte ?


Lui : - Les gens qui pensent que c’est une parole… Ou que c’est un métatexte.


Moi : - Et c’est quoi un... euh... méta-tarte?


Lui : - C’est un texte, différent, parce que son auteur présupposé c’est Dieu. Mais ça reste quand même un texte fait par la langue des hommes. Un texte qui a été prononcé par les hommes pour  des hommes. Donc il y a là un outil de communication, un message à interpréter.


Moi : - Et qui c’est qui s'y colle pour l’interprétation?


Lui : - Traditionnellement on dit : est apte à interpréter le Coran celui qui maitrise la langue arabe et celui qui a un savoir religieux.


Moi : - Et c’est tout ?


Lui : - Parfois c’est sanctionné par un diplôme. D’autres fois c’est pas le cas. C’est juste une posture que quelqu’un peut arriver à occuper, grâce à son charisme, grâce à une lutte qu’il a menée.


Moi : - Donc n’importe qui pourrait interprèter le Coran…


Lui : - Tout le monde devrait pouvoir interpréter le Coran oui. Après que l’interprétation touche une majorité c’est autre chose. C’est selon l’interprétation. C’est comme un critique de théâtre par exemple. Un critique qui marche bien. Il n’a pas forcément un diplôme de l’histoire de l’art de linguistique ou de théâtre pour exercer en tant que critique s'il est reconnu…


Moi : - Tu sais ce qu’on dit des critiques de théâtre ? Que ce sont des artistes ratés.


Lui : - Tu veux dire que les imans seraient des prophètes ratés?


Moi : - Oh tu sais nul n’est prophète dans ce qu’il dit...



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